Pélicot, le retraité qui a mis sous sédatifs et orchestré un viol massif de sa femme, témoigne ce mercredi après avoir été hospitalisé

Dominique Pélicot, le majeur accusé dans l'affaire des viols de Mazan, Il ne s'est pas présenté ce mardi devant le tribunal correctionnel du Vaucluse à Avignon, après avoir été hospitalisé pour des problèmes intestinaux et une infection urinaire. Ce mercredi, il fera cependant une déclaration après ce bref aveu.

Depuis lundi après-midi, l'accusé affirmait être malade et absent de la salle d'audience, alors qu'il devait témoigner devant le tribunal pour « viols multiples ». Son avocate, Beatrice Zavarro, a justifié que les affections de son client, qui l'ont conduit à une hospitalisation, « rendent difficile sa participation au débat », et en réponse aux doutes générés, il a déclaré que « Dominique a l'intention de s'expliquer ». Il est comme ça depuis « vendredi, ce n'est pas pour aujourd'hui ». Malgré les explications, Le président du tribunal correctionnel du Vaucluse a ordonné ce mardi qu'un expert médical judiciaire vérifie l'état de santé du prévenu, qui, en fin d'après-midi, estimait dans un premier diagnostic que « Il n’y a aucune contre-indication aux audiences en personne. »

Face au doute sur la possibilité de suspendre le procès quelques jours en raison de l'absence du principal accusé, le tribunal a décidé de remplacer la déposition de Dominique prévue ce mardi par celle de plusieurs experts et psychologues. Justement, l'un des informaticiens a expliqué dans sa déclaration de mardi le fonctionnement des chats auxquels Dominique et le reste des hommes qui ont systématiquement violé Gisèle ont participé, certains même à plus de six reprises. La déclaration crue et détaillée du policier a fait pleurer la fille aînée du couple, Caroline, qui a dû quitter la pièce.

Paradoxalement, les données sont connues grâce à l'ordre minutieux suivi par Pélicot, qui conservait les vidéos des viols sous des noms tels que 'ABUS/nuit du 26 mai 2020 avec MARC SODO pour la cinquième fois' soit 'ABUS/soirée du 06/09/2020 avec Charly pour la sixième fois'. Par ailleurs, un des experts a déclaré que des montages photographiques de Gisèle et de sa fille aînée ont été retrouvés sur les appareils de Dominique.

« Aucune anomalie mentale »

Lundi matin, Dominique Pélicot s'est présenté au tribunal aidé d'une canne et, après avoir signalé de fortes douleurs intestinales, il était absent et n'a pu être présent lors des dépositions des différents experts qui ont dressé un profil bien précis du déjà baptisé « monstre ». de Mazan », dans lequel ils précisent que « Il ne souffre d'aucune anomalie mentale. »

Les recherches menées par des psychologues et des psychiatres mettent en évidence une « sexualité modélisée » selon une « double personnalité » ou « une déviation paraphilique » qui recherche des personnes qui Ils ne donnent pas leur consentement. Tout cela s’y ajoutent « le voyeurisme, la somnophilie » et le désir de contrôle ou de domination. Compte tenu de cela, les experts Ils s'accordent sur « le grand danger criminologique » de l'ex-mari de Gisèle.

Un profil que la défense de l'accusé justifie en s'appuyant sur le passé de Dominique. Dans ses déclarations aux psychologues, le prévenu a assuré qu'il avait été violé à l'âge de 9 ans par une infirmière et que lorsqu'il était adolescent « il a vu des scènes de sexe – comme surprendre sa mère dans une position apparemment soumise – qui ne semblaient pas forcément être consensuelle ». Son avocate, Béatrice Zavarro, a soutenu dès les premiers jours du procès que « son passé est rempli d'éléments troublants comme le fait d'avoir été témoin d'un viol collectif à l'âge de 14 ans ». crois cette histoire.

Quatre mois de procès

Pélicot est accusé d'avoir drogué sa femme lors d'un dîner pendant dix ans (de 2011 à 2020), de sorte que, plus tard, des dizaines d'hommes qu'il a recrutés sur Internet l'ont systématiquement violée. Après avoir été surpris en 2022 dans un supermarché en train d'enregistrer les entrejambes de plusieurs clients, la police a fouillé ses appareils et c'est alors que ce qui est déjà considéré comme le plus grand prédateur sexuel des 20 dernières années.

Aux côtés du mari de Gisèle, 83 hommes, âgés de 26 à 74 ans, accusés de viol, sont appelés à témoigner. Plusieurs d’entre eux ont des antécédents de violences sexuelles. La police a trouvé du contenu pédophile sur les appareils des 17 détenus et, dans l'un des cas, une négociation pour Skype avec un homme qui a proposé en ligne de violer sa fille de 15 ans.

Les autorités n'excluent pas que le nombre de prévenus augmente, puisque la police n'a pu identifier que 51 hommes grâce aux vidéos enregistrées par Dominique Pelicot, mais environ 90 apparaissent sur les images.

Dans le procès qui a débuté le 2 septembre dernier et qui durera quatre mois, témoigneront des psychologues, des psychiatres, des informaticiens et des policiers, mais aussi des proches du couple Pelicot, dont leurs enfants.