Deux morts, dont un enfant, et plus de 60 blessés dans un accident survenu sur un marché de Noël dans la ville allemande de Magdebourg

Au moins onze personnes sont mortes, selon le sensationnel journal « Bild », et 60 autres ont été blessées lorsqu'une voiture a percuté vendredi une foule rassemblée dans un marché de Noël de la ville allemande de Magdebourg. Pour l’heure, les sources officielles n’ont confirmé que deux décès, dont un enfant. Un homme a été arrêté, probablement le conducteur de la voiture louée. Il s'agit de citoyen saoudien, médecin de 50 ans exerçant en Allemagne depuis 2006, qui a travaillé dans la région, selon le Premier ministre du Land de Saxe-Anhalt, Reiner Haseloff.

Le porte-parole du gouvernement de l'État Saxe-AnhaltMatthias Schuppe, a expliqué à la chaîne de télévision régionale MDR qu'il s'agissait d'un attentat. La voiture, une BMW sombre, s'est jetée sur les personnes rassemblées sur place quelques minutes après 19h00. Selon des témoins oculaires, il s'est dirigé directement vers la foule en direction de l'hôtel de ville. Il a parcouru environ 400 mètres à l'intérieur des locaux, sans que l'on précise comment il a réussi à entrer, celui-ci étant déjà protégé par des pylônes et des clôtures de sécurité.

La ville de Magdebourg, capitale du Land de Saxe-Anhalt, est située dans la partie nord-est de Allemagne. Des vidéos publiées sur les réseaux sociaux montrent des images du marché peu après l'incident, avec plusieurs ambulances dans la région.

Par un message sur

Le sécurité autour des marchés de Noël en Allemagne a été renforcée cette année encore, dans un contexte de alerte aux attaques à l'arme blanche s'est produit lors de fêtes populaires et d'autres lieux publics ces derniers mois.

L'attaque la plus grave enregistrée en Allemagne contre un marché de Noël s'est produite en 2016, lorsque le Tunisien Anis Amri a lancé un camion de gros tonnage dans l'un de ces points populaires, sur la Breitscheidplatz centrale, à Berlin et a causé 12 morts et environ 70 blessés. Le djihadiste avait volé le véhicule quelques heures plus tôt à un transporteur polonais, sous la menace d'une arme.

Amri était entré dans le pays comme réfugiéla police allemande a été prévenue de sa radicalisation, mais une série de négligences ou d'erreurs ont conduit à l'attaque. Il a été tué quelques jours plus tard lors d'un contrôle de police de routine en Italie, après avoir traversé plusieurs pays européens en train.

Une attaque similaire s'est produite dans la ville française de Strasbourg en 2018, commise par l'Algérien Chérif Chekatt, 29 ans. Il a abattu cinq personnes et en a blessé onze, après quoi il s'est enfui dans un taxi, pour être arrêté deux jours plus tard.

Tremblement dans une Allemagne en campagne préélectorale

L'attaque présumée se produit alors que l'Allemagne est en pré-campagne pour les élections générales précipitées par l'effondrement de la coalition du chancelier Olaf Scholz entre sociaux-démocrates, verts et libéraux. Scholz s'est soumis à un vote de confiance cette semaine, avec l'intention délibérée de le perdre, afin d'ouvrir la voie constitutionnelle à la dissolution du Parlement. Le président du pays, Frank-Walter Steinmeier, devrait convoquer des élections pour le 23 février.

Les sondages donnent une victoire au bloc conservateur dirigé par Friedrich Merz, avec 33% des voix, suivi par l'Alternative pour l'Allemagne (AfD), d'extrême droite, avec 18%. Les sociaux-démocrates de Scholz devraient terminer troisièmes.

L’AfD doit son essor à un discours de plus en plus radicalisé. Il exige la fermeture des frontières aux nouveaux réfugiés et appelle à des expulsions massives de migrants irréguliers et d’autres étrangers.