Espagne Il lance le football à la face de son inventeur et trône pour la quatrième fois dans un Championnat d'Europe, un record unique. Personne n'avait plus de raisons de se vanter, car aucun rival n'avait plus de charme que l'équipe de Luis de la Fuente. Il n'y a jamais eu de champion avec plus de buts, il n'y a jamais eu de vainqueur avec sept victoires consécutives, dont quatre contre des champions du monde.
Un hymne au football le plus récréatif scellé lors d'une glorieuse nuit à Berlin par Nico Williams et Oyarzabal, buteurs pour l'éternité. L’Espagne, cette Espagne unie et diversifiée dans laquelle personne n’a perdu un pas, a su gérer d’entrée de jeu un match encombrant, face à une Angleterre hermétique. Mais ce Rouge ne souffre pas du mal de l'altitude et a décollé lorsqu'il a pris son envol avec Nico, Lamine et Olmo. Toujours bien soutenu par le reste de leurs collègues, jusqu'à Palmer, dans le seul moment de pression anglaise, a certifié une égalité invalidée par Oyarzabal. L'Angleterre reste abstinente depuis 58 ans.
L’Espagne s’est d’abord retrouvée dans une pièce fermée. Cette Angleterre n’a pas peur d’assumer un rôle d’équipe brut, même si cela éblouit des joueurs comme Foden, Bellingham ou Kane. Gareth Southgate les préfère comme légionnaires. La Roja devant un barrage, avec Foden à l'arrestation de Rodri, Bellingham dans les tâches de maire dans le secteur de Carvajal et Lamine. Sur les ailes, où Nico et Lamine font office de fans, deux os : Walker et Shaw comme ventouses pour les ailiers espagnols. Une Espagne plus sombre que d’habitudesans aucun moyen de donner des points au jeu sur les bords, bloqué par l'axe central par Rice et Mainoo comme les pinces de Fabián et Olmo.
Les joueurs de l'équipe nationale célèbrent la réussite de la Coupe d'Europe. /EFE
Le premier acte s'est déroulé sans autre avertissement dans aucune des zones qu'un dernier tir de Foden intercepté par Unai.. Il n'y avait de nouvelles que de Pickford, le gardien anglais, en raison de son long jeu récurrent. Lamine, étonnamment timide après avoir perdu les premiers tours contre Shaw. Et Nico est plutôt un agitateur, mais avec du flair. Nico et Lamine, Lamine et Nico, étaient sur le point d'arriver. Ils sont arrivés au tournoi allemand comme des toreros et sont repartis toutes portes ouvertes.
Le groupe de De la Fuente a manqué de recul face à un adversaire exigu, peu excitant mais très rigoureux avec les commandements militaires de Southgate. Une Angleterre bien décidée à s’annuler pour renverser son rival. Il ne l'a eu que dans le premier acte.
Dans la cabine, quelqu'un a appuyé sur la touche pendant l'entracte. Et l'affaire s'annonçait mal, avec Rodri, colonne vertébrale espagnole, sans continuité. Au soulagement Zubimendi. Avant que le natif de Saint-Sébastien n'ait une bobine, en un clin d'œil, une Espagne était déjà audacieuse, le rouge le plus reconnaissable. Un merveilleux service de Carvajal a permis à Lamine de faire demi-tour et de laisser son geôlier à son volant. Le blaugrana s'est connecté avec son camarade Nico, Olmo, coquin, a laissé le ballon poursuivre son cours, et le Navarrais a fait une passe dans un coin du filet de Pickford.. Première soirée espagnole et bingo.
Comme le football est un état d'esprit, en un éclair il a eu Olmo 2-0, mais il n'a pas peaufiné la finition. Une autre Espagne, aujourd'hui l'Espagne de Nico et Lamine, aujourd'hui exaltée dans un football où les extrêmes semblaient déjà hérétiques. Le joueur de l'Athletic a raté d'un doigt un tir depuis le balcon de la surface, comme Morata auparavant, sauvage mais déséquilibré devant le but. Lamine l'a programmé avec Pickford, mais le capitaine manque d'optimisme.

Nico Williams célèbre son but contre l'Angleterre. /EFE
Soudain, l'Angleterre avait l'air si désemparée que son entraîneur opérait sans hésiter. A l'heure, Kane à la chambre noire en faveur de Watkins, héros de la demi-finale contre la Hollande. L'histoire du capitaine anglais mérite un symposium. A quelques jours de 31 ans, l'un des buteurs les plus renommés de l'univers n'a jamais remporté de titre, ni avec ses clubs, ni en équipe nationale. Kane, un collectionneur de chagrins.

Dani Olmo sauve une occasion de l'Angleterre entre les bâtons. /EFE
Alors que l'attaquant du Bayern ruminait son mauvais sort, Pickford était sollicité par Lamine, qui, comme Nico et Olmo, étaient déjà ces joueurs expansifs qui ont lancé la Roja. Mais la confusion persistait. Il n'est pas arrivé et les aiguilles ont été changées. L'Angleterre a tenu bon jusqu'à ce que, sans autre remède, ses joueurs les plus perturbateurs fassent enfin prévaloir leur valeur, ils se libèrent des écharpes de leur entraîneur. Saka, Bellingham et Palmer, acculé, jouaient de la batterie. Dans un match espagnol, Bellingham a aidé Palmer, qui a ajusté un tir sec dans le filet d'Unai.. Un fléau pour les Rouges, contraints une nouvelle fois de ramer avec intégrité face à un adversaire au croc différent. Nacho a dû remplacer Le Normand boitant peu de temps avant que Pickford ne frustre à nouveau Lamine. Il ne pouvait rien faire face au score de 2-1. Olmo s'est connecté à Oyarzabal, qui a déchargé le ballon vers le côté de Cucurella. Le côté a renvoyé le fil et les Basques ont déchiré l'Angleterre. L'Espagne a dû serrer la mâchoire. Et il l'a bien fait quand Unai a repoussé une tête de Rice et que celle qui a suivi de Guéhi a été coupée par Olmo sous la barre transversale. Un souffle de soulagement ressenti dans toute l’Espagne. Une Espagne de retour au paradis dont elle est partie en 2012. Et qui ne figurait pas dans les meilleurs pronostics. Peut-être qu'il y aurait quelqu'un qui chercherait sur Google pour trouver des personnes invoquées. Aujourd’hui, personne n’est capable de les réciter à la volée. Une autre Espagne pour toujours.
Fiche technique
2 – Espagne : Unai Simón, Carvajal, Laporte, Le Normand (Nacho, m.83), Cucurella ; Rodri (Zubimendi, m.46), Fabián, Dani Olmo ; Lamine Yamal (Mikel Merino, m.89), Nico Williams et Morata (Oyarzabal, m.68)
1 – Angleterre : Pickford ; Kyle Walker, Stones, Marc Guéhi, Shaw ; Declan Rice, Mainoo (Palmer, m.70 ; Bukayo Saka, Bellingham, Foden (Toney, m.89) et Kane (Watkins, m.61).
Buts: 1-0, m.47 : Nico Williams. 1-1, m.73 : Palmer. 2-1, m.86 : Oyarzabal.
Arbitre: François Letexier (France). A montré des cartons jaunes à Kane (25), Stones (53) et Watkins (91) pour l'Angleterre ; et Dani Olmo (31 ans) pour l'Espagne.
Incidents: La finale de l'Euro 2024 s'est jouée au Stade olympique de Berlin à guichets fermés, avec 70 000 spectateurs, dont 13 000 supporters espagnols. Le roi d'Espagne Felipe VI, accompagné de l'infante Sofia et du prince de Galles William, a présidé la finale en présence du président du gouvernement espagnol, Pedro Sánchez, et du chancelier allemand, Olaf Scholz.