L'Union européenne a dit adieu au visa des passeports pour numériser la gestion de ses frontières. À partir du 12 octobre prochain, les citoyens des pays n'appartenant pas au club communautaire qui voyagent en Europe devront se soumettre à un scanner du visage et des empreintes numériques pour pouvoir entrer.
Voici comment cela fonctionnera :
Qui est concerné ?
Le nouveau système européen de contrôle des frontières (EES) automatisera l'enregistrement des voyageurs non-UE en collectant leurs données biométriques, une mesure de contrôle controversée avec laquelle Bruxelles vise à accélérer le processus d'entrée et de sortie de l'UE, mais aussi à stopper l'immigration irrégulière et, a priori, à réduire les risques pour la sécurité. Les personnes concernées seront toutes celles qui subiront un court séjour, jusqu'à 90 jours sur une période de 180 jours. Les enfants de moins de 12 ans se verront prendre en photo, mais pas leurs empreintes digitales.
Commentaire sera-t-il appliqué ?
Les voyageurs soumis à l'EES devront se faire scanner et répondre aux questions des agents frontaliers, une démarche qui pourrait dans un premier temps entraîner des retardés. Tout cela servira à créer un enregistrement de données personnalisé qui sera conservé pendant trois ans et permettra une vérification sans contact de l'identité des visiteurs. Pendant cette période, ils n'auront qu'à montrer leur visage et leurs empreintes digitales aux points de contrôle pour entrer et sortir de l'UE. De plus, ils pourront utiliser un système libre-service ou une application mobile pour accélérer leur inscription, le tout gratuitement.
Dans quel paye ?
Le système, approuvé par le Parlement européen en 2017, sera progressivement déployé aux contrôles aux frontières dans les aéroports internationaux, les ports, les gares ferroviaires et les postes frontaliers routiers dans un total de 29 pays de l'espace Schengen. Au total, 25 pays, dont l'Espagne, font partie du bloc européen, les quatre autres étant la Suisse, la Norvège, le Liechtenstein et l'Islande. Au lieu de marquer les passeports des passagers qui souhaitent entrer sur leur territoire, les agents des douanes devront scanner leur visage et leurs doigts – données biologiques uniques pour chaque personne – ainsi qu'enregistrer les dates d'entrée et de sortie. La Croatie et l'Estonie seront les premières à l'appliquer, tandis que le changement ne concernera pas pour l'instant l'Irlande et Chypre, qui conserveront une gestion manuelle.
Le ministre de l'Intérieur, Fernando Grande-Marlaska, inaugure la nouvelle « frontière intelligente » de l'UE entre Melilla et le Maroc, connue sous le nom de système d'entrée/sortie (EES). / Europe Presse
Quand ?
Le contrôle biométrique aux frontières commencea à être appliqué à partir de dimanche, mais son intégration ne sera pas d'un seul coup, mais progressif. Les responsables de l'EES espèrent que le nouveau système sera pleinement opérationnel le 10 avril 2026. Cependant, l'EES sera le pionnier du Système européen d'information et d'autorisation de voyage (ETIAS), un nouveau modèle qui commence à être déployé fin 2026, qui obligera les visiteurs à demander une autorisation pour voyager dans l'UE et qui coûtera 20 euros.
Pouvez-vous refuser ?
Non, si ce que tu veux, c'est voyager. L'UE le précise : « Si vous refusez de fournir vos données biométriques, l'entrée sur le territoire des pays européens utilisant l'EES vous sera refusée ».
Qui est exonéré ?
Le programme comporte certaines exemptions. Outre les citoyens de l'UE, les voyageurs munis d'une carte ou d'un permis de séjour ou d'un visa de long séjour, ceux qui voyagent en Europe « dans le cadre d'un transfert au sein d'une entreprise ou à des fins de recherche, d'études, de formation ou de volontariat », les citoyens d'Andorre, de Monaco, de Saint-Marin et de la Cité du Vatican et les personnes bénéficiant de privilèges tels que les chefs d'État ou les diplomates n'auront pas non plus à se soumettre au scanner biométrique. accrédité.
Pourquoi est-ce controversé ?
Le déploiement de systèmes technologiques de contrôle biométrique aux frontières inquiète à la fois les experts de la vie privée et des droits de l'homme, qui mettent en garde contre le risque que peut comporter la centralisation de la gestion des données individuelles aussi sensibles que la biométrie. Dans un avis rendu en 2024, le Comité européen de la protection des données a recommandé aux compagnies aériennes d'utiliser une méthode « moins intrusive » que l'identification biométrique des passagers, avertissant que cette technologie « peut conduire à des faux négatifs, à des biais et à des discriminations ». L'Agence des droits fondamentaux de l'UE a identifié une série de risques et a produit deux guides pour garantir que des « mesures efficaces » soient mises en œuvre, notamment en matière de protection des données, « en fournissant des informations précises et accessibles » aux personnes concernées et « en les traitant avec dignité et respect ».
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