Un nouveau pas vers récupération de esturgeon européen (Acipenser sturio) en Espagne et en Méditerranée occidentale. Dans la continuité d'un premier lâcher de 44 spécimens, réalisé en décembre 2023 dans le cadre du projet européen 'Life Migratoebre', cette semaine un deuxième lâcher pilote de 50 nouveaux esturgeons européens dans l'Èbre, dans le but de récupérer la population de cette espèce.
Ce poisson a disparu de l'Èbre et d'autres rivières de la péninsule ibérique au milieu du XXe siècle, à cause de la surpêche, de la pollution et de la construction de barrages et de seuils qui limitaient son accès aux zones de reproduction.
Les esturgeons, en plus d'être connus pour obtenir du caviar, Il s’agit de l’une des espèces de vertébrés les plus anciennes vivant sur la planète, telle qu’elle est apparue à l’époque des dinosaures.
Actuellement, les esturgeons du monde entier sont en danger critique d’extinction. Concrètement, l'esturgeon européen ne vit, et avec de nombreuses difficultés, que dans le bassin de la Garonne et de la Dordogne (France), et dans l'océan Atlantique à proximité de ces bassins.
Le projet est coordonné par le Centre d'études fluviales méditerranéennes (CERM) de l'Université de Vic – Université centrale de Catalogne (UVic-UCC) et bénéficie de la collaboration de plusieurs organismes publics espagnols et français.
Equipé de détecteurs
Les 50 esturgeons relâchés cette année sont, depuis le 14 novembre, en train de s'acclimater dans les installations du Centre Aquacole IRTA de La Ràpita (Tarragone). Durant cette période, Un tag externe et des émetteurs d'ultrasons ont été implantés, afin que les chercheurs du CERM puissent suivre leurs déplacements pendant au moins 6 mois, ce qui fournira des informations sur leur comportement dans l'Èbre.
Le secrétaire à la Transition écologique de la Generalitat, Jordi Sargatal, a souligné « l'importance de restaurer cette espèce disparue » et a expliqué que « L'intention est de faire plus de sorties car la France peut augmenter la reproduction jusqu'à ce qu'une population viable puisse être consolidée dans l'Èbre.
De son côté, Marc Ordeix, coordonnateur du Centre d'études sur les fleuves méditerranéens à l'UVic-UCC, a déclaré que « désormais il va falloir étudier le comportement des spécimens relâchés C'est pourquoi, dans cette deuxième version, nous avons augmenté les mesures de surveillance et installé des bouées avec récepteurs en mer pour comprendre leur comportement marin, qui est peut-être l'étape la plus méconnue de cette espèce.
Enfin, du Ministère de la Transition Écologique et du Défi Démographique, Jaime Castañer de Diego, a souligné le travail réalisé ces dernières années à travers le projet européen « Life Migratoebre » et a souligné l'importance de ce type d'initiatives pour promouvoir la biodiversité.
En danger critique d'extinction sur la planète
Selon le ministère de la Transition écologique, outre l'Èbre, l'esturgeon était pêché dans les fleuves Tage, Guadiana et Duero et dans la mer près de l'embouchure de ces cours d'eau jusque dans les années 1980. Dans le Guadalquivir, c'était déjà rare en 1970, selon le ministère.
Les esturgeons et les spatules constituent le groupe d’espèces animales le plus menacé de la planète : les 26 espèces du monde sont menacées d’extinction. La Liste rouge des espèces menacées de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) a confirmé le disparition de deux d'entre eux ces dernières années : le spatule chinois et l'esturgeon du Yangtsé. Par ailleurs, l'esturgeon bâtard a disparu du Danube et sept autres espèces à travers le monde sont désormais plus menacées.
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