Tyler, le Créateur tremble et bouge dans « Chromakopia »

'Chromacopie'

Tyler, le créateur

Musique Columbia-Sony

Rap-r'n'b

★★★★

Avec le complimenté 'Igor' (2019), Tyler, le créateur Il s'est imposé comme cette figure à la fois « mainstream » et aventureuse, qui trace des chemins attrayants pour la tradition musicale enracinée dans le hip-hop, la soul et le r'n'b. Chacun de leurs albums est un film dans lequel on peut se plonger à volonté, et 'Chromacopie'qui remplace le tout aussi critique 'Appelle-moi si tu te perds' (2021), redouble le pari et la profondeur narrative avec un voyage dans les profondeurs biographiques du gentleman Tyler Gregory Okonma. Un album multicouche, visqueux, imprévisible et avec des points de fuite intérieursriche de séquences soyeuses sur lesquelles chevauche son verbe piquant.

« Chromakopia » est basé sur le désir de l'artiste de recréer, à partir de sa position de célébrité, ses années d'enfance à Hawthorne, une municipalité du grand Los Angeles. Sa propre mère, Bonita Smith, joue le rôle de la narratrice dès le début de l'album avec 'St. Chroma', un titre qui fait allusion à un 'alter ego' de Tyler. « Tu es la lumière / Ce n'est pas sur toi, c'est en toi / Jamais de ta foutue vie n'éteint la lumière de qui que ce soit », dit la voix en mode avertissement pour brûler de feu, désignant un voyage musical au galop, avec des vues sur l'évangile, qui se raréfie avec des rythmes disruptifs et une autre voix complice, celle du Canadien Daniel César.

Le début de l'album se durcit avec le bourru « Rah tah tah » et ce « single » impérial appelé « Noid », qui plonge dans un thème qui pèse tout au long de l'album, la malsaine mentale qui peut résulter d’une exposition publique à grande échelle (et qui intègre l'échantillon d'un obscur tube africain de 1977, du groupe zambien Ngozi Family). C'est aussi là que le souligne 'Je pensais que j'étais mort', un autre rap insurrectionnel, avec des déclarations grotesques : « Je suis une salope menteuse, ne me tue pas / Je suis un hypocrite, je ne suis pas réel / Je suis un gros troll, ha, ha, je suis stupide ».

vieilles sonnettes

Mais « Chromakopia » présente des arrangements et des approches innovantes et, en retour, aller aux vieilles cloches qui sonnentpassé au crible très personnel, notamment dans les chansons les plus collectionnées. Cas du podium r'n'b de 'Darling, I', avec les synthétiseurs que le Quincy Jones qui a produit Michael Jackson aurait béni, les guitares acoustiques et les flûtes de 'Judge Judy' et la base de piano aimante qui entoure 'Like him » (réflexion sur un père absent qu'il partage avec les Britanniques Lola Jeune).

Porteur d'un bon nombre de chansons conséquentes (ajoutons 'Sticky' et cet entourage choral ludique de Glorilla, Sexyy Red et Lil Wayne), 'Chromakopia' vous secoue et finit par vous bercer entre ses replis les plus sensibles, contrastant avec l'image du Tyler le plus courageux. Il parvient à bouger dans le morceau final, « J'espère que tu trouveras le chemin de la maison », qui n'est pas le meilleur mais qui surprend sa mère, qui pleure presque d'émotion, éclairant le chemin : « fais le tien, continue de briller ». Jordi Bianciotto

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