Liverpool renverse un immense Courtois pour faire douter le Real Madrid

Ce serait une bien autre chronique si le gardien du Real Madrid n’était pas Thibaut Courtois. Ce serait sûrement l'histoire d'une déroute qui évoquerait celle contre l'Atlético, celle contre le PSG, qui raviverait tous les fantômes du passé récent du Madrid de Xabi Alonso et de son déficit, à l'exception du classique, dans tous les matchs importants. Comme le gardien madrilène est Courtois, ce mardi un Courtois très inspiré, cinq arrêts scandaleux, c'est la chronique d'une défaite étriquée.

Et, bien sûr, ce n’est a priori pas un grand drame de perdre d’un seul but à Anfield. Ni pour le Real Madrid ni pour personne. Mais l'enveloppe du résultat cache un ébranlement incontestable, seulement atténué, reste-t-il écrit, par l'excellence du meilleur gardien du monde. Le 1-0 final masque l'évidence d'un Madrid qui a toujours manqué de deux vitesses en défense et en attaque, qui n'avait pas de ressources tactiques pour éviter la soumission, qui a vu à nouveau sa grande star, un Mbappé en transe cette saison, perdu dans un grand événement.

Une soirée essentielle pour un Liverpool jusqu'ici en crise qui visite Manchester City ce week-end. Un nouveau signal d'alarme pour un Madrid où trop de choses ont échoué, à commencer par le banc. Également pour le football espagnol, qui commence à accumuler trop de défaites face aux clubs de Premier : seul Newcastle-Barça a opté pour les clubs de LaLiga dans les confrontations directes de cette Ligue des Champions.

Avec le onze du classique

Xabi Alonso n'a eu besoin de personne pour lui expliquer ce qu'implique Anfield, cinq années d'histoire sur son gazon, et il n'a pas non plus besoin d'enseigner sur le banc du Real Madrid. Si de Mourinho il a appris l'efficacité à court terme de l'autoritarisme, avec Ancelotti il ​​a vérifié que la main gauche mène à un plus grand succès. C'est pourquoi il a avalé de la salive avec Vinícius, c'est pourquoi il a eu recours dans le classique à l'invention de Camavinga en tant qu'ailier droit pour chercher l'équilibre entre l'ego de ses grands hommes et les besoins du groupe.

Contre Liverpool, un autre grand rival, un autre classique, comme l'a dit l'entraîneur lui-même, il a répété la recette. Le prévisible, même si l'Angleterre s'est laissé suggérer par la morbidité du retour d'Alexander-Arnold, sifflé par ses anciens supporters lors de son apparition dans la dernière ligne droite. En première mi-temps, cependant, la présence du Français n'était même pas perceptible, puisque toute l'histoire du match était dictée par le secteur opposé du terrain.

Courtois arrête un tir de Szboszlai à bout portant, dans Liverpool – Real Madrid. /AFP7 via Europa Press

Là, Carreras s'est affirmé comme la meilleure recrue estivale de Madrid, asséchant un totem comme Salah. Là, Vinícius étirait un Real Madrid sans voix au milieu de terrain, Arda Güler enfermée par les milieux athlétiques d'Arne Slot. Les mêmes qui, avec leur pression féroce, ont rempli de doutes un Huijsen tendre et nerveux avec le ballon.

Szobozslai fait appel à Courtois

C'est justement une erreur du défenseur central espagnol qui a changé le rythme du duel. Courtois est apparu comme ce qu'il est, le meilleur gardien du monde, peut-être de la décennie, de sorte que Szobozslai ne capitalisera pas sur l'échec de Huijsen. Et là, Liverpool s'est enhardi, obligeant le Belge à signer deux arrêts supplémentaires, un autre au Hongrois, un troisième à Mac Allister, pour que le 0-0 reste la loi à la mi-temps.

Ce quart d'heure à la fin a laissé Madrid avec une expression tordue. Et cela aurait pu être encore pire, puisque le ballon a touché la main de Tchouaméni dans une action que Kovács, en premier lieu, a signalée hors de la surface. En réalité, l'action s'était déroulée à l'intérieur, mais lors de l'examen du VAR, il a été décidé que ce n'était pas punissable : étant à peine à 10 centimètres de son abdomen, la sanction semblait être une punition excessive.

Xabi Alonso, sans ressources

Alonso a tenté de changer le ton du match en roquant Camavinga et Güler. Avant de pouvoir tester l'efficacité de son mouvement, qui s'est avéré nul et non avenu, peut-être contre-productif, Courtois s'est une nouvelle fois imposé comme le héros de la soirée, frustrant le but « rouge » sur deux corners consécutifs. Cela ne l'a pas aidé qu'Alonso ait désigné Vinícius comme marqueur de Van Dijk, mais le Belge peut même gérer cela.

Ce qu'il n'a pas pu faire, comment lui reprocher, c'est une tête de Mac Allister dans la petite surface, après une faute latérale commise par l'omniprésent Szoboszlai, qui a débouché le score à l'heure de jeu. C'était la juste récompense de la supériorité de Liverpool, avec toujours quelques buts supplémentaires dans le match.

Le besoin madrilène d'égaliser s'est à peine manifesté sur un tir dévié de Mbappé, tandis que Courtois réapparaissait à l'autre bout du terrain pour maintenir le match en vie. Au final, c'était 1-0, un résultat trompeur qui ne couvre pas les coutures de ce Real Madrid.

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